02/06/2018

Le choeur des femmes, Martin Winckler


RESUME


Je m'appelle Jean Atwood. Je suis interne des hôpitaux et major de ma promo. Je me destine à la chirurgie gynécologique. Je vise un poste de chef de clinique dans le meilleur service de France. Mais on m'oblige, au préalable, à passer six mois dans une minuscule unité de "Médecine de La Femme", dirigée par un barbu mal dégrossi qui n'est même pas gynécologue mais généraliste ! S'il s'imagine que je vais passer six mois à son service, il se trompe lourdement. Qu'est-ce qu'il croit ? Qu'il va m'enseigner mon métier ? J'ai reçu une formation hors pair, je sais tout ce que doit savoir un gynécologue chirurgien pour opérer, réparer et reconstruire le corps féminin. Alors je ne peux pas - et je ne veux pas - perdre mon temps à écouter des bonnes femmes épancher leur cœur et raconter leur vie Je ne vois vraiment pas ce qu'elles pourraient m'apprendre.

CE QUE J'EN AI PENSE


J'ai d'abord cru qu'il s'agissait d'un narrateur puis j'ai découvert qu'il s'agissait d'une narratrice. Je l'ai d'emblée trouvée très antipathique. Jean Atwood, major de sa promotion, petit génie de la chirurgie gynécologique, se voit contrainte pour compléter son internat de faire un stage de six mois aux consultations dans une unité de "Médecine de la Femme". Elle arrive dans ce service pleine de préjugés, l'air hautain, dédaigneuse. Elle n'en a rien à faire des patientes et de leur histoire. Elle, ce qu'elle veut, c'est trancher dans le vif, réparer des corps. Elle ne supporte pas Franz Karma, le chef de cette petite unité, généraliste qui officie aux consultations gynécologiques. Elle le trouve trop gentil, trop aimable, trop bienveillant. Elle trépigne quand il laisse les patientes s'épancher, se confier ; est choquée par ses méthodes peu orthodoxes, qui détonnent de ce qu'elle a appris. 
Leur confrontation va faire des étincelles. Jean va être ébranlée dans son savoir académique. Elle qui croyait tout connaître découvre qu'il y a encore tant de choses à apprendre. Elle va apprendre que le bien-être de la patiente passe avant le confort du praticien, elle va comprendre que tout docteur n'est pas soignant, qu'il faut parfois mettre de côté ses jugements. Elle va découvrir l'humanité. 
Petit à petit, elle va se transformer, se défaire de cette armure qu'elle s'est construite depuis qu'elle est toute petite. Une carapace dans laquelle elle s'est enfermée afin de se protéger du monde et des autres. Jean a voulu prouver qu'elle était aussi forte, plus forte que les hommes, plus forte que les autres, plus forte que tout le monde. Elle a voulu s'élever. Dans sa quête d'un sommet qu'elle confondait avec le bonheur, elle a perdu de vue l'essence de la médecine : le soin du patient. 
Au fond, elle n'est pas si méchante. Elle est sensible, fragile. Et c'est pour ne pas se briser qu'elle est devenue comme ça. Une jeune femme cynique. Une machine.
Franz Karma va lui ouvrir les yeux, la faire sortir de sa coquille tandis qu'elle, va venir le secouer. La relation qui se tisse entre ces deux-là est forte, complexe. C'est celle d'un maître et de son élève. C'est celle de deux êtres humains qui ont tant à s'apporter l'un à l'autre. 
Finalement, je me suis attachée à Jean Atwood. Je me suis attachée à Franz et à tous les membres de l'unité 77. On re-découvre l'essence de la médecine et ça fait du bien. On se pose des questions aussi sur les méthodes de contraception, sur l'examen gynécologique. Et cela m'a donné envie de faire des recherches plus approfondies là-dessus bien que la gynécologie ne soit pas une spécialité dont j'aimerais faire mon métier. 
Une belle histoire humaine. 

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