CRITIQUE : DRUNK REALISE PAR THOMAS VINTERBERG
Drunk raconte l'histoire de quatre amis, quatre enseignants qui décident de mettre en pratique la théorie d'un psychologue norvégien selon laquelle l'homme aurait dès la naissance un déficit d'alcool dans le sang. Au départ, tout commence comme une expérience scientifique. Du moins, c'est ainsi que les quatre amis conçoivent cette idée extravagante. Leurs premiers résultats sont encourageants : ils se sentent plus en confiance et semblent mieux réussir au niveau professionnel et relationnel. Néanmoins, ils perdent rapidement le contrôle et nous assistons à leur descente brutale de l'euphorie initiale (et aussi leur descente de bouteilles d'alcool).
Le personnage que nous suivons principalement s'appelle Martin. Professeur d'histoire désabusé, sa vie de couple s'est effacée entre obligations professionnelles, lassitude et habitude, sa vie familiale est vide. Avec l'alcool, il espère pouvoir retrouver un peu du feu de la jeunesse, un peu de passion. Martin est joué par Mads Mikkelsen qui capture l'écran avec son visage marqué et expressif. Il nous rend le personnage attachant et nous émeut profondément.
Drunk nous présente donc un scénario original avec beaucoup d'humour et de sensibilité, qui nous fait sourire et qui nous fait monter les larmes aux yeux oscillant entre comédie et tragédie. Au-delà de l'histoire, ce film est une véritable expérience sonore avec une bande-son qui donne des frissons. Drunk est à voir au cinéma ne serait-ce que pour ressentir de façon optimale l'intensité de la musique et des sons. Le tout baigné dans la douce lumière du Danemark.
Un très beau film intime et bouleversant qui nous fait réfléchir sur le bonheur et l'élan de vie. La scène finale clôt le film en beauté (je ne vous en dis pas plus pour ne pas gâcher l'épilogue).
REVIEW: ANOTHER ROUND DIRECTED BY THOMAS VINTERBERG
Another Round tells the story of four friends, four teachers who decide to put into practice the theory of a Norwegian psychologist according to which the man has from birth a deficit of alcohol in the blood. It all starts off as a science experiment. At least, that's how the four friends conceive this extravagant idea. Their first results are encouraging: they feel more confident and seem to be more successful at the professional and relational level. Nonetheless, they quickly lose control and we witness their abrupt descent from the initial euphoria.
The character we mainly follow is called Martin. Disillusioned history teacher, his married life has faded between professional obligations, weariness and habit, his family life is empty. With alcohol, he hopes to be able to find a little of the fire of his youth, a little passion. Martin is played by Mads Mikkelsen who captures the screen with his marked and expressive face. He makes the character endearing to us and moves us deeply.
Another Round therefore presents us with an original script with a lot of humor and sensitivity, which makes us smile and brings tears to our eyes wavering between comedy and tragedy. Beyond the story, this film is a real sound experience with a soundtrack that gives chills. Another Round is to be seen in the cinema if only to optimally feel the intensity of the music and the sounds. All bathed in the soft light of Denmark.
A very beautiful, intimate and moving film that makes us reflect on happiness and the impetus of life. The final scene closes the film in style (I won't tell you more so as not to spoil the epilogue).
Ce que je trouve dommage avec ce film, c'est que c'est paradoxalement une ode à la modération.
RépondreSupprimerAu début, sans alcool leur vie est misérable (ils se font pisser dessus, sont de mauvais profs etc...) et puis dès qu'ils boivent, mais sans dépasser le 0,5g/L (et en journée bien sûr) ils se transmorment en surhommes, leurs vie est merveilleuse, et ils sont plus productifs au travail. Par contre dès qu'ils dépassent le sacro-saint seuil des 0,5g/L leur vie devient encore plus misérable, on finit en sang, notre femme nous quitte...
Donc tout le monde devrait boire (on est heureux, plus productifs et en plus ça fait vendre des bouteilles, le capitalisme est très content), mais attention avec modération !
J'ai l'impression de voir un spot publicitaire pour de l'alcool, et avec bien sûr le gros "à consommer avec modération" qui défile en bas.
Ce n'est pas vraiment la vision qu'on se fait généralement de l'ivresse.
À la fin du film, on a en effet une très belle scène, où il choisit clairment l'ivresse, mais ça casse un peu l'effet quand on sait que c'est une ivresse modérée et très normée.
J'ai trouvé que le film réussissait à traiter de l'alcool sans tomber dans le cliché moralisateur, sans faire non plus l'apologie de l'alcool et en apportant une analyse nuancée. Car le film montre quand même que la consommation d'alcool même modérée peut conduire à l'abus, à l'addiction et peut être vraiment délétère. Mais il ne condamne pas non plus les buveurs. Finalement, je trouve que le film reste assez neutre et je pense que la seule chose qu'on peut retenir de ce film au sujet de l'alcool est que sa consommation peut avoir des conséquences graves.
SupprimerDe plus, je ne vois pas en quoi boire avec modération serait un message à critiquer x) (pourtant je ne suis pas moi-même une buveuse d'alcool)