RESUME
Yesenia a vu son cousin Luismi, accompagné de Brando, sortir de la maison de la Sorcière avec un corps. Il y a également Munra, le beau-père boiteux de Luismi, qui conduisait le camion le jour de l'assassinat, un simple exécutant dit-il aux policiers. Luismi vit avec Norma, une jeune fille de 13 ans. Elle a été admise à l'hôpital pour d'importants saignements à la suite d'une visite chez la Sorcière. Brando, lui, a besoin d'argent pour ses projets. Un trésor serait caché dans la maison de la femme maléfique. Autant de raisons pour commettre l'irréparable et autant de perspectives qui nous plongent dans la campagne mexicaine où la misère, la drogue et la violence poussent à la folie autant que l'extrême chaleur qui s'installe. Ce qui, en plein mois de mai, semble annoncer que la saison des ouragans sera violente.
CE QUE J'EN AI PENSE
L'écriture de Fernanda Melchor est déroutante. De longues phrases qui semblent s'étirer à l'infini dans lesquelles on peine à reprendre son souffle au début. De longues phrases dans lesquelles on change de point de vue, tout à coup sans crier gare on passe de la troisième personne à la première personne. Il faut un temps d'adaptation au début pour prendre le rythme. Puis on s'habitue. On s'habitue aussi à ce langage cru, dénué de poésie qui reflète la misère crasse dans laquelle vivent les personnages de ce roman.
Tour à tour, nous découvrons les histoires de la Sorcière, figure mystérieuse ambiguë à la fois guérisseuse et ensorceleuse, Yesenia, aînée d'une fratrie tyrannisée par une grand-mère qu'elle aime pourtant, Luismi son cousin drogué, Munra l'alcoolique boiteux, Norma une fille de treize ans qui à son jeune âge a déjà vécu les pires souffrances et tant d'autres. Tant de personnages en souffrance, qui vivent dans le vice, dans ce bled pouilleux et poussiéreux qu'est la Matosa. L'alcool, la drogue, la violence, le sexe et la prostitution. Voilà leur monde. C'est un Mexique sordide que Fernanda Melchor nous dépeint ici à l'état brut, dans toute sa noirceur.
On ne peut pas dire que j'ai aimé lire ce roman. On ne peut pas aimer le récit de ces violences auxquelles sont confrontés les personnages notamment les personnages féminins. Car c'est un monde bien cruel pour ces femmes et ces filles battues, abusées, prostituées, violées. La Sorcière est à la fois un prétexte pour nous ouvrir une fenêtre sur une réalité brutale et un symbole de la peur superstitieuse que suscite la femme et la magie dont elle a le secret.
Une lecture qui ne laisse pas indifférent. Au contraire, qui dérange. La saison des ouragans laisse un profond sentiment de dégoût et de malaise. Le portrait de ces âmes perdues et irrémédiablement meurtries jette la lumière sur un visage bien glauque du Mexique.
SUMMARY
The story opens with a group of boys discovering the body of the Witch in a canal. The Witch is a local legend: she provides the women of the town with cures and spelles, while for the men she hosts wild, orgiastic parties at her house. Each chapter is a single, cascading paragraph and follows a different townsperson. First is Yesenia, a Young woman who despises her addict cousin, Luismi, and one day sees him carrying the Witch from her home with another boy, Brando. Next is Munra, Luismi's stepfather, who was also present at the Witch's house ; then Norma, a girl who flees her abusive stepfather and ends up briefly settling with Luismi ; and lastly Brando, who finally reveals the details of the Witch's death.
MY THOUGHTS
The writing of Fernanda Melchor is confusing. Long sentences that seem to stretch into infinity in which you have trouble catching your breath at first. Long sentences in which we are always switching point of views, suddenly without warning we go from she to I, from I to he. It requires a time of adjusment to get into it. Then, we get used to it. We also get used to the crude language, deprived of poetry, a reflection of the filthy squalor in which the characters of this novel live.
One after the other, we discover the stories of the Witch, an ambiguous and mysterious figure both a healer and a magician, Yesenia, the elder of siblings all bullied by their grandmother she likes despite everything, Luismi, her drug addict cousin, Munra the lame alocoholic, Norma a thirteen-year-old girl so young but who suffered the worst and so many others. All of these characters are suffering, living in vice, in this seedy and dusty godforsaken place that la Matosa is. Alcohol, drug, violence, sex and prostitution ; that's all their life is about. It's a sordid Mexic that Fernanda Melchor depicts here in the rough, in all its darkness.
I can't say I liked reading this novel. I don't believe you can enjoy reading this tell about the violences the characters have to face especially the female ones. Because it's a cruel world for these women and girls beaten, abused, prostituted, raped. The witch is both an excuse to open a window on a brutal reality but she's also a symbol of the supertitious fear women and their magic arouse.
A reading that doesn't leave you indiferrent. On the contrary which disturbs. Hurricane Season leaves you a deep feeling of disgust and malaise. The portrait of these lost and irreparably wounded souls sheds light on a shabby face of Mexic.
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