02/06/2025

L'insoutenable légèreté de l'être / The unbearable lightness of being - Milan Kundera


RESUME

"Qu'est-il resté des agonisants du Cambodge ? Une grande photo de la star américaine tenant dans ses bras un enfant jaune. Qu'est-il resté de Tomas ? Une inscription : Il voulait le Royaume de Dieu sur la terre. Qu'est-il resté de Beethoven ? Un homme morose à l'invraisemblable crinière, qui prononce d'une voix sombre : "Es muss sein !" Qu'est-il resté de Franz ? Une inscription : Après un long égarement, le retour. Et ainsi de suite, et ainsi de suite. Avant d'être oubliés, nous serons changés en kitsch. Le kitsch, c'est la station de correspondance entre l'être et l'oubli."

Plus que les autres romans de Kundera, celui-ci est un roman d'amour. Tereza est jalouse. Sa jalousie, domptée le jour, se réveille la nuit, déguisée en rêves qui sont en fait des poèmes sur la mort. Sur son long chemin, la jeune femme est accompagnée par son mari, Tomas, mi don-Juan, mi-Tristan, déchiré entre son amour pour elle et ses tentations libertines insurmontables.

Le destin de Sabina, une des maîtresses de Tomas, étend le tissu du roman au monde entier. Intelligente, sentimentale, elle quitte Franz, son grand amour genevois, et court après sa liberté, d'Europe en Amérique, pour ne trouver, à la fin que « l'insoutenable légèreté de l'être ».

En effet, quelle qualité − de la gravité ou de la légèreté − correspond le mieux à la condition humaine ? Et où s'arrête le sérieux pour céder la place au frivole, et réciproquement ? Avec son art du paradoxe, Kundera pose ces questions à travers un texte composé à partir de quelques données simples mais qui s'enrichissent constamment de nouvelles nuances, dans un jeu de variations où s'unissent récit, rêve et réflexion, prose et poésie, histoire récente et ancienne. Jamais, peut-être, chez Kundera, la gravité et la désinvolture n'ont été unies comme dans ce texte. La mort ici, a un visage double : celui d'une douce tristesse onirique et celui d'une cruelle farce noire.

Car ce roman est aussi une méditation sur la mort : celle des individus mais, en outre, celle, possible, de notre vieille Europe.

CE QUE J'EN AI PENSE

Le concept est intéressant : Milan Kundera explore l'idée de l'éternel retour de Nietzche à travers des personnages créés de toute pièce à cet effet. Dans ce roman philosophique, le narrateur s'adresse parfois au lecteur, procédé littéraire intéressant et amusant. L'écriture est belle et poétique. Néanmoins, plus le roman avance et plus les limites de la morale s'effacent. On ressent des relents de racisme, de machisme et de libertinage. Je ne crois pas être pudibonde quand je pense que ce roman va parfois trop loin. Par ailleurs, on se perd parfois dans des élucubrations soi-disant philosophiques qui m'ont semblée comme autant de prétextes à justifier des mœurs débridées. De plus, la fin est d'une platitude décevante laissant un sentiment d'inachevé, de non conclusion. Je ne nie pas la portée historique de ce roman qui ouvre une fenêtre sur la République Tchèque du XXème siècle et le rend intéressant de ce point de vue là. Je ne peux pas dire que je regrette d'avoir lu ce livre. Au contraire, je pense qu'il vaut le coup d'être lu. Cependant, je ne peux pas dire que je l'ai aimé. L'insoutenable légèreté de l'être fait partie de ces classiques à lire mais à prendre avec des pincettes. Intéressant mais dérangeant. 


SUMMARY

In The Unbearable Lightness of Being, Milan Kundera tells the story of a young woman in love with a man torn between his love for her and his incorrigible womanizing and one of his mistresses and her humbly faithful lover. This magnificent novel juxtaposes geographically distant places, brilliant and playful reflections, and a variety of styles, to take its place as perhaps the major achievement of one of the world’s truly great writers.

MY THOUGHTS

The concept is an interesting one: Milan Kundera explores Nietzche's idea of the eternal return through characters created from scratch for this purpose. In this philosophical novel, the narrator sometimes addresses the reader, an interesting and amusing literary device. The writing is beautiful and poetic. However, the further the novel progresses, the more the limits of morality are eroded. There are hints of racism, machismo and libertinism. I don't think I'm being prudish when I say that this novel sometimes goes too far. On the other hand, it sometimes loses itself in supposedly philosophical flights of fancy, which seemed to me like so many excuses to justify unbridled morals. What's more, the ending is disappointingly flat, leaving a feeling of unfinished business. I'm not denying the historical significance of this novel, which opens a window on Czech Republic in the twentieth century and makes it interesting from that point of view. I can't say I regret having read this book. On the contrary, I think it's well worth reading. However, I can't say that I liked it. The Unbearable Lightness of Being is one of those classics that should be read, but taken with a grain of salt. Interesting but disturbing.

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